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Nouveau gouvernement Barnier : une équipe énergique prête à relever les défis climatiques selon Brice Lalonde
Avec la récente formation du gouvernement Michel Barnier, les questions liées à l’énergie et au climat sont plus que jamais au cœur des priorités. Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement et figure emblématique des négociations internationales sur le climat, a partagé son analyse sur les nouveaux visages en charge de ces dossiers cruciaux. Pour lui, le trio formé par Agnès Pannier-Runacher, Olga Givernet et Antoine Armand est particulièrement bien armé pour aborder les défis énergétiques du pays.

Un trio d’experts pour guider la transition énergétique
Lalonde ne tarit pas d’éloges sur les compétences des nouveaux responsables. Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre déléguée chargée de l’Énergie, a démontré par le passé une grande maîtrise des enjeux énergétiques. Sa reconduction est un signal fort de la continuité et de la rigueur que le gouvernement souhaite apporter à cette thématique.
De son côté, Olga Givernet, députée et rapporteur d’un rapport sur la sobriété énergétique, apporte une perspective scientifique précieuse, héritée de sa formation en aéronautique. Elle a su démontrer une compréhension fine des problématiques énergétiques, notamment en matière de sobriété.
Enfin, Antoine Armand, nouveau ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, vient compléter cette équipe d’experts. Rapporteur de la Commission d’enquête sur la souveraineté énergétique, Armand est également auteur du livre Le mur énergétique français, un ouvrage qui témoigne de son engagement sur ces questions.
Selon Lalonde, cette « triplette » connaît parfaitement les enjeux. Leur expérience et expertise seront essentielles face à une situation politique tendue et un budget contraint.
Défi n°1 : l’électrification du pays
L’électrification massive de la France est, selon Lalonde, la priorité absolue. Face à la nécessité d’accélérer la décarbonation, l’ancien ministre estime que le pays doit sortir l’électricité de ce qu’il appelle le « carcan » hérité du Grenelle de l’environnement. L’enjeu est de rendre l’électricité plus compétitive, en évitant toute surcharge fiscale comme celle proposée par la « taxe EDF », qui pourrait compromettre les efforts de transition.
Pour y parvenir, Brice Lalonde préconise un réinvestissement dans de nouvelles capacités de production, notamment dans le solaire. Il appelle également à la simplification des conditions pour les projets d’agrivoltaïsme, afin d’augmenter la production d’électricité renouvelable sans alourdir les coûts.
Bâtiments : vers un nouveau calcul de performance énergétique
Un autre point central de son analyse concerne la performance énergétique des bâtiments. Actuellement, la consommation d’énergie est calculée en énergie primaire, un mode de calcul désavantageux pour les logements chauffés à l’électricité, souvent classés injustement comme « passoires énergétiques ». Lalonde propose de réduire le coefficient de conversion de l’électricité de 2,3 à 1,9, comme recommandé par l’Union européenne, pour mieux refléter la réalité des performances énergétiques et permettre une classification plus juste des habitations.
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE)
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est attendue avec impatience, et Brice Lalonde en souligne l’importance. Le gouvernement devra augmenter la part de l’électricité dans la consommation finale d’énergie de 25 % actuellement à environ 60-65 %. Il appelle à une approche méthodique, sans volte-face, pour atteindre les objectifs de décarbonation. Parmi les pistes évoquées figure une réflexion renouvelée sur la taxe carbone, afin de maintenir une pression incitative pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Quel avenir pour la fiscalité énergétique ?
L’une des grandes interrogations qui se posent au gouvernement Barnier est de savoir comment compenser la diminution des revenus fiscaux issus de la consommation de pétrole à mesure que la transition énergétique s’accélère. Lalonde évoque la possibilité de taxer les produits extraits du sous-sol lors de leur première utilisation, une mesure qui pourrait encourager le recyclage et réduire la dépendance aux ressources vierges.
Il mentionne également l’élargissement prévu du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS). Dans ce cadre, il appelle l’État à redistribuer les revenus issus des « dividendes carbones » directement aux citoyens, plutôt que de les intégrer dans les recettes de l’État, afin de garantir une fiscalité plus acceptable socialement.
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