La Provence se positionne comme un acteur clé de la transition industrielle et environnementale en France. En seulement 18 mois, 31 projets industriels et de transformation ont été lancés dans la région, représentant près de 20 milliards d’euros d’investissements et la création de plus de 10 000 emplois. Ces initiatives, portées par un collectif inédit de 100 chefs d’entreprises, visent à faire de la Provence un fleuron européen de la production d’énergies renouvelables et bas-carbone d’ici 2030. Une dynamique qui transforme le paysage industriel du territoire et illustre la montée en puissance de l’engagement pour une industrie plus propre et durable.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, autrefois associée aux énergies fossiles, est aujourd’hui au cœur d’une révolution industrielle inédite. La zone industrialo-portuaire de Marseille-Fos et ses environs, traditionnellement orientée vers la chimie, la pétrochimie, la métallurgie et l’aéronautique, se réinvente pour devenir un modèle de production d’énergies renouvelables. Avec plusieurs projets dépassant le milliard d’euros d’investissement, la région s’apprête à jouer un rôle moteur dans la décarbonation de l’industrie française.
Christine Baze, présidente d’Industries Méditerranée (France Industrie), souligne l’ampleur de cette transformation : « Depuis 18 mois, nous observons une accélération des investissements dans la région, avec des projets de grande envergure. Ces initiatives représentent un enjeu économique, social et environnemental majeur pour notre territoire. »
Face à l’urgence climatique et aux impératifs de souveraineté énergétique, les dirigeants d’entreprises se rassemblent autour de la démarche « Provence, Fabrique des Possibles ». Ce collectif de 100 leaders d’organisations nationales et régionales, à l’appel de France Industrie, de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et du Groupement Maritime et Industriel de Fos (GMIF), vise à accélérer la concrétisation des projets industriels en Provence.
L’initiative met en lumière des enjeux clés, notamment l’accès à une électricité bas-carbone fiable, le financement des infrastructures de transport et la formation des talents nécessaires à la mise en œuvre de ces projets. Comme l’explique Jean-Michel Diaz, président du GMIF, « Ces défis exigent une mobilisation collective forte entre l’État, les collectivités territoriales et les acteurs économiques pour transformer cette révolution industrielle en réalité. »
La réussite de cette transformation repose sur plusieurs conditions essentielles. Tout d’abord, l’accès à une énergie électrique bas-carbone et fiable est primordial, alors que la région dépend actuellement à 60 % de l’électricité de la vallée du Rhône. Avec un doublement prévu de la demande d’ici 2030, il devient urgent de garantir un approvisionnement suffisant pour accompagner la décarbonation de l’industrie.
Le financement des infrastructures joue également un rôle crucial. L’État est appelé à soutenir financièrement ces projets dans le cadre du programme France 2030, notamment pour le développement des infrastructures de transport. Des investissements importants sont encore nécessaires, par exemple pour améliorer la desserte de la zone de Marseille-Fos.
Enfin, l’un des défis majeurs réside dans la formation et l’attraction de 10 000 nouveaux talents dans des secteurs industriels en pleine mutation, mais confrontés à un manque d’attractivité, notamment auprès des jeunes et des femmes.
Pour mener à bien cette transformation, les dirigeants appellent à la création d’une gouvernance harmonieuse impliquant l’État, les collectivités locales, les acteurs industriels et la société civile. Une coopération étroite et des décisions rapides sont indispensables pour coordonner efficacement les politiques d’aménagement et soutenir la transition vers une industrie bas-carbone.
La Provence se dresse ainsi comme un laboratoire à ciel ouvert de la réindustrialisation verte. Si les défis sont nombreux, l’engagement collectif de ces 100 dirigeants et la dynamique des projets en cours laissent entrevoir un avenir industriel prometteur, à la fois pour le territoire et pour la transition écologique de la France. Une véritable « fabrique des possibles » qui pourrait inspirer d’autres régions à suivre le même chemin vers une industrie durable.
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