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Transition énergétique : l’Auvergne-Rhône-Alpes accélère et structure son avenir
En Auvergne-Rhône-Alpes, la transition énergétique prend un tournant décisif. Un an après le lancement de sa stratégie régionale, la dynamique s’intensifie : la planification énergétique devient concrète, les entreprises locales sont mises à contribution et les ambitions en matière de souveraineté énergétique s’affirment.
La transition énergétique n’est plus une promesse lointaine pour la région Auvergne-Rhône-Alpes : elle s’ancre désormais dans les territoires. Sous l’impulsion de la préfète Fabienne Buccio, l’État et les collectivités locales accélèrent la mise en œuvre d’une stratégie régionale ambitieuse. Objectif : réduire une dépendance encore forte aux énergies fossiles — 60 % de la consommation régionale — et bâtir un avenir énergétique plus autonome.

Territoires en première ligne pour déployer les énergies renouvelables
Au cœur de cette stratégie : la création de « zones d’accélération » pour les projets d’énergies renouvelables. Déjà, 40 % des communes ont désigné ces espaces propices au développement du solaire, de l’éolien, de la biomasse, de la géothermie ou encore de l’hydroélectricité. Une approche pragmatique, facilitée par une large concertation initiée lors de la COP régionale, qui a mobilisé plus de 2 000 acteurs économiques et institutionnels.
Les résultats commencent à se faire sentir : en 2024, 650 mégawatts de solaire photovoltaïque ont été raccordés au réseau — de quoi alimenter l’équivalent de 500 000 habitants. Une dynamique que les autorités régionales entendent non seulement maintenir, mais amplifier.
Une opportunité économique pour les filières locales
Au-delà de la transition écologique, cette mutation est également synonyme d’opportunités économiques. Le développement des infrastructures renouvelables — panneaux photovoltaïques, unités de méthanisation, réseaux de chaleur bas carbone — génère des marchés publics, stimule l’emploi et valorise les compétences locales.
Bureaux d’études, installateurs, exploitants, fournisseurs de composants et sociétés d’ingénierie régionales sont appelés à jouer un rôle clé. Le modèle repose sur la montée en puissance de sociétés d’économie mixte et de clubs d’investisseurs territoriaux pour renforcer l’ancrage local des projets.
Transformer l’industrie, l’agriculture et les services
La stratégie régionale veille à articuler les priorités nationales — Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et Stratégie nationale bas carbone (SNBC) — avec les besoins spécifiques des secteurs locaux.
Dans l’industrie, des projets de conversion énergétique se multiplient, visant à remplacer gaz et fioul par des solutions renouvelables. Le monde agricole, lui, avance prudemment vers l’agrivoltaïsme et la méthanisation collective, avec l’appui des chambres d’agriculture. Quant aux collectivités et aux acteurs des services, l’autoconsommation énergétique se généralise : toitures solaires sur écoles, flottes électriques locales, réseaux de chaleur intelligents.
Le nucléaire, un pilier complémentaire du mix énergétique
La région ne tourne pas le dos au nucléaire. Bien au contraire : l’installation de deux réacteurs EPR2 dans la plaine de l’Ain, projet stratégique pour l’État, s’intègre dans une vision complémentaire visant à assurer la stabilité d’un mix énergétique à la fois pilotable et bas carbone.
La montée en puissance des énergies renouvelables devra ainsi se conjuguer avec l’adaptation des infrastructures électriques existantes, aujourd’hui sous forte tension.
Alléger les procédures et renforcer la concertation
Consciente des obstacles historiques — complexité administrative, conflits locaux — la région mise sur la simplification et la concertation. Les préfets, en coordination avec les intercommunalités et soutenus par les agences régionales, facilitent la planification. Des outils cartographiques et des médiations locales aident à désamorcer les tensions autour des projets sensibles.
La sobriété énergétique, indispensable complément
Accélérer la production ne saurait suffire. Pour tenir ses objectifs, Auvergne-Rhône-Alpes entend également réduire drastiquement sa consommation énergétique. Des audits énergétiques sont en cours dans les secteurs les plus gourmands, des plans de conversion de flottes automobiles se déploient, et la rénovation thermique des bâtiments publics s’accélère.
Les entreprises bénéficient de multiples leviers régionaux pour engager leur propre transition : aides à l’innovation énergétique, subventions à l’autoconsommation, fonds chaleur, etc.
Une mobilisation de long terme pour un modèle durable
Si les premiers résultats sont encourageants, la véritable réussite se mesurera sur la durée. Auvergne-Rhône-Alpes, région industrielle et agricole parmi les plus énergivores de France, veut désormais devenir un fer de lance national de la transition énergétique.
En s’appuyant sur l’innovation, l’investissement et la coopération locale, elle trace le chemin d’une transformation profonde de son modèle économique et territorial — au service d’une souveraineté énergétique durable.
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