Australie : la production d’électricité issue du charbon passe sous la barre des 50 % pour la première fois

Un tournant historique pour l’Australie : en août dernier, la production d’électricité issue du charbon est tombée en dessous des 50 % pour la première fois. Selon les données de la plateforme Open-NEM, le charbon n’a représenté que 49,1 % de la production énergétique, faisant presque jeu égal avec les énergies renouvelables, qui ont atteint 48,7 %. Ce basculement symbolise un changement notable dans le mix énergétique australien, un pays pourtant fortement dépendant des énergies fossiles.

Une météo favorable aux énergies renouvelables

Ce recul historique de la part du charbon s’explique en partie par une météo exceptionnelle. Des tempêtes et des vents violents, atteignant plus de 150 km/h dans le sud-est de l’Australie, ont considérablement boosté la production d’électricité éolienne. Parallèlement, des températures printanières plus élevées que la normale ont réduit la demande en électricité de près de 20 %. Ces conditions météorologiques favorables ont permis aux énergies renouvelables de jouer un rôle de premier plan dans la fourniture d’énergie.

Tim Buckley, expert en finance climatique, a salué cet événement comme étant « un plus bas historique pour la part du charbon sur le marché australien de l’électricité ». Il prévoit même que, dans quelques années, la part du charbon dans la production énergétique australienne pourrait devenir marginale.

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La lente transition énergétique de l’Australie

L’Australie, l’un des plus grands exportateurs mondiaux de charbon, continue de dépendre des combustibles fossiles pour produire son électricité. Cependant, la fermeture progressive des centrales à charbon, combinée à une volonté accrue de promouvoir les énergies renouvelables, amorce une transition énergétique. Le gouvernement australien, qui s’est longtemps montré réticent à prendre des mesures audacieuses en matière de décarbonation, a dévoilé six nouveaux projets de stockage d’énergie pour un total de 1.000 mégawatts d’ici 2027.

Le ministre de l’Énergie, Chris Bowen, a souligné l’urgence de la situation : « La transition énergétique est en marche parce que le climat l’exige, et la réalité économique aussi. Nous devons agir maintenant pour garantir que les besoins énergétiques de l’Australie seront satisfaits. » Toutefois, malgré cette volonté affichée, l’Australie reste en retard par rapport à d’autres nations dans ses investissements en énergies renouvelables.

L’Australie à la traîne par rapport à la Chine

Comparativement à la Chine, qui investit massivement dans les technologies propres à hauteur de 1.000 milliards de dollars australiens par an, l’Australie est à la traîne. Selon Tim Buckley, la Chine installe autant de nouvelles capacités d’énergies renouvelables en une semaine que l’Australie en une année entière. Ce contraste met en lumière les défis auxquels le pays doit faire face pour rattraper son retard.

Malgré les efforts en cours, le régulateur australien de l’énergie a averti que des investissements supplémentaires étaient nécessaires pour éviter des pannes de courant dans les décennies à venir, alors que la demande énergétique est appelée à augmenter. En mai dernier, l’Australie a dû repousser la fermeture de sa plus grande centrale électrique au charbon, Eraring, afin de s’assurer que le pays puisse répondre à ses besoins énergétiques tout en augmentant progressivement la part des renouvelables.

Une transition inéluctable, mais encore lente

Le passage du charbon sous la barre des 50 % de la production énergétique marque une étape cruciale pour l’Australie. Cependant, cette transition vers un mix énergétique plus propre reste un défi colossal. Le pays devra accélérer ses investissements dans les énergies renouvelables pour éviter de se retrouver en difficulté énergétique dans un avenir proche. La fermeture imminente des centrales à charbon exigera des actions concrètes et rapides pour garantir la stabilité énergétique et répondre aux exigences climatiques.

L’Australie, malgré son retard, semble prête à prendre un tournant décisif. Mais la route vers une énergie durable reste semée d’embûches, nécessitant une mobilisation urgente et des investissements colossaux.

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