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Bâtiment et climat : un secteur sous pression pour accélérer sa décarbonation
Le secteur du bâtiment, l’un des plus gourmands en énergie et en émissions de CO2, doit redoubler d’efforts pour respecter les engagements climatiques de l’Accord de Paris. C’est le constat dressé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) dans son dernier rapport annuel sur l’état des bâtiments et de la construction.

Une baisse des émissions de CO2, mais insuffisante
Pour la première fois depuis 2020, les émissions de CO2 du secteur ont enregistré une baisse en 2024. Toutefois, cette réduction reste bien en deçà des objectifs fixés. Entre 2015 et 2023, la consommation d’énergie des bâtiments a chuté de 10 %, grâce à l’adoption de normes de performance énergétique plus strictes. Mais selon le rapport, cette baisse aurait dû atteindre 18,2 % pour s’inscrire dans la trajectoire de neutralité carbone à l’horizon 2050.
Le bâtiment représente aujourd’hui 32 % de la consommation mondiale d’énergie et 34 % des émissions de CO2. Le ciment et l’acier, matériaux essentiels à la construction, comptent à eux seuls pour 18 % de ces émissions.
Un retard sur les énergies renouvelables
Malgré des avancées, la transition énergétique du secteur progresse trop lentement. La part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique des bâtiments n’a augmenté que de 5 % entre 2015 et 2023, pour atteindre 17 %. Or, l’objectif fixé est de 18 %. Pire, au lieu de diminuer de 28,1 %, les émissions de CO2 du BTP ont augmenté de 5,4 % sur cette même période.
Un manque de réglementations contraignantes
L’une des principales failles pointées par le Pnue est l’absence de normes énergétiques strictes dans de nombreux pays. « La moitié des nouveaux bâtiments dans le monde ne sont soumis à aucune règle énergétique », alerte Inger Andersen, directeur général du Pnue.
Parmi les 193 pays signataires de l’Accord de Paris, 80 % mentionnent le secteur du bâtiment dans leurs engagements climatiques, mais seulement 18 % ont fixé des objectifs chiffrés. Seuls 19 pays déploient une stratégie détaillée pour atteindre ces objectifs.
La France fait figure d’exception avec des objectifs de neutralité carbone obligatoires pour le secteur. En revanche, les États-Unis et le Canada se contentent de normes non contraignantes.
Des mesures urgentes pour 2028
Face à cette inertie, le rapport appelle les principales économies du G20 à adopter des mesures pour un bâtiment « zéro carbone » d’ici 2028, et les autres pays à suivre cette voie d’ici 2035.
Mais le financement représente un obstacle majeur. Pour accélérer la transition, les investissements mondiaux dans le bâtiment durable devraient pratiquement doubler d’ici 2030, passant de 270 milliards à 522 milliards de dollars.
Sans un changement radical, le secteur du bâtiment risque de compromettre les ambitions climatiques mondiales. Il est urgent d’agir pour bâtir un avenir plus vert et durable.
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