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Feuille de route pour une énergie verte et une neutralité carbone d’ici 2050
À quelques jours de la COP29, la France a présenté un ambitieux plan pour réduire drastiquement sa consommation d’énergies fossiles, dans l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Avec ce projet, le gouvernement vise une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Cette feuille de route, dévoilée lundi, promet une transformation profonde du modèle énergétique national en renforçant la part des énergies renouvelables et en maintenant un socle nucléaire stable.

Un mix énergétique vers la décarbonation
La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) dessinent un parcours précis pour une baisse de la part des énergies fossiles, qui devraient passer de 60 % en 2022 à 42 % en 2030, puis 30 % en 2035, pour atteindre zéro en 2050. Olga Givernet, ministre de l’Énergie, a insisté sur l’urgence de ces transformations en soulignant que « ce n’est pas qu’une question d’énergie, mais bien un choix de société ». La vision du gouvernement se base sur un équilibre entre énergie nucléaire et renouvelables, chacun couvrant environ 50 % du mix énergétique.
Réduire la consommation et électrifier les usages
Ce plan ambitieux mise sur deux leviers principaux : la réduction de la consommation énergétique et l’électrification accrue. Pour réduire de 30 % la consommation d’énergie d’ici 2030 par rapport à 2012, la France mise sur des actions de sobriété et d’efficacité énergétique. En parallèle, une forte électrification des usages est envisagée, notamment dans les secteurs de la mobilité, du bâtiment, et de l’industrie. Par exemple, le gouvernement cible une vente de deux tiers de véhicules électriques d’ici 2030 et projette que 15 % des voitures en circulation d’ici cette date soient électriques.
Les bâtiments représentent un pilier crucial de cette transition. Le secteur, qui émet aujourd’hui 62 millions de tonnes de CO₂ par an, doit réduire ses émissions à 35 millions de tonnes d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, la rénovation de 400 000 maisons et 200 000 logements collectifs par an est prévue, avec un accent sur le remplacement des chaudières au fioul par des systèmes de chauffage plus écologiques.
Les enjeux et défis : électrification, souveraineté et compétitivité
Dans un contexte où la compétitivité économique, la souveraineté énergétique, et la lutte contre le changement climatique sont des priorités, cette transition devra s’accompagner d’un « Plan d’électrification des usages ». L’Union française de l’électricité (UFE) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) soutiennent la volonté de la France de garder le cap malgré des contraintes budgétaires serrées. L’UFE a souligné l’importance de l’électrification de l’industrie et des transports, tandis que le SER y voit la « seule vraie réponse structurelle » pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Des investissements pour prévenir les risques climatiques
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a rappelé l’importance des investissements verts pour éviter des coûts liés aux catastrophes climatiques à répétition, comme les inondations récentes en France. Le gouvernement encourage cette perspective de « prévention par l’investissement », soulignant que des actions immédiates pour réduire les émissions pourraient éviter des dépenses publiques conséquentes à l’avenir.
La concertation publique et le plan national d’adaptation
Cette feuille de route pour l’énergie et le climat sera soumise à une concertation publique jusqu’au 15 décembre. Après consultation, le Haut conseil pour le climat (HCC) devra évaluer ces propositions avant la publication des décrets d’application, attendus en 2025. Par ailleurs, la France a récemment publié la troisième version de son Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3). Ce document prévoit des mesures pour s’adapter aux scénarios extrêmes, dont un possible réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle, rappelant ainsi l’urgence de limiter le réchauffement global.
Un futur dépendant d’une transition collective
La France s’engage dans une transformation sans précédent pour remodeler son avenir énergétique et climatique. Ce plan vise non seulement à atteindre la neutralité carbone, mais aussi à définir un nouveau modèle de société plus résilient et écoresponsable. Les prochaines années seront déterminantes pour concrétiser cette vision qui repose autant sur les politiques publiques que sur l’engagement collectif pour un avenir durable.
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