Un levier pour la transition énergétique
Avec une consommation annuelle de 850 000 tonnes de biomasse, principalement du bois, la centrale fournira 6 % de l’électricité consommée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Selon Olga Givernet, ministre déléguée à l’Énergie, ce projet s’aligne avec les objectifs nationaux de réduction des émissions de carbone et de réindustrialisation des territoires.
En adoptant des normes environnementales strictes, l’État espère éviter les écueils d’une exploitation biomasse non contrôlée, souvent critiquée pour son impact potentiel sur les forêts et la biodiversité. L’empreinte carbone de la centrale serait désormais dix fois inférieure à celle de son ancienne utilisation au charbon, marquant une avancée notable vers une production d’énergie plus propre.
Des interrogations environnementales persistantes
Cependant, des doutes subsistent quant à la durabilité de ce modèle. En 2023, le Conseil d’État avait exigé une évaluation approfondie des conséquences environnementales de l’activité. GazelEnergie affirme que ces études sont en cours, mais les organisations écologistes restent prudentes. Elles soulignent le risque d’une pression accrue sur les forêts locales et la nécessité de garantir une chaîne d’approvisionnement responsable.
Un soulagement pour les acteurs locaux et syndicaux
Du côté des syndicats et des acteurs économiques régionaux, l’enthousiasme est palpable. Jean-Michel Roccasalva, secrétaire général de la CGT centrale Gardanne, a salué cette annonce comme une bouffée d’oxygène pour les salariés et les activités périphériques, notamment au port de Fos-sur-Mer, où transitera une partie de la biomasse.
Pour les élus locaux, ce projet constitue une opportunité de réindustrialiser la région tout en accélérant la transition énergétique. “Il s’agit d’un modèle hybride qui allie développement économique et réduction des impacts environnementaux”, a déclaré un porte-parole de la mairie de Gardanne.
Un test grandeur nature pour l’avenir de la biomasse
Alors que l’Union européenne vise à renforcer l’usage des énergies renouvelables, ce projet servira de laboratoire pour mesurer la faisabilité d’une production d’électricité à grande échelle basée sur la biomasse. Les leçons tirées de cette expérience pourraient influencer les politiques énergétiques nationales et européennes à venir.
En attendant janvier 2025, tous les regards sont tournés vers Gardanne, où la relance de la centrale pourrait bien devenir un symbole d’une transition énergétique ambitieuse, mais sous haute surveillance.