Alors que le projet de loi de finances pour 2025 est en pleine discussion au Parlement, la ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, s’est réjouie des avancées budgétaires obtenues pour soutenir la Transition énergétique en France....
La France prépare une réduction de 30 % de sa consommation de gaz d’ici 2035
Face aux enjeux climatiques et aux impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la France amorce une transformation majeure de son secteur gazier. Selon les projections des principaux acteurs du secteur, la consommation de gaz devrait diminuer de 30 % d’ici 2035, avec une montée en puissance significative des énergies renouvelables, notamment du gaz vert.
Une baisse de la consommation pour atteindre les objectifs européens
Cette transformation s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique définie par l’Union européenne, notamment le plan « Fit for 55 », visant à réduire les émissions de CO2 de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. La France, un des pays moteurs de cette ambition européenne, mise sur deux piliers : l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’augmentation de la part des gaz renouvelables dans le mix énergétique.
En 2023, la consommation de gaz en France atteignait environ 400 TWh. Cependant, d’ici 2035, cette consommation devrait chuter à 282 TWh, soit une réduction d’environ 30 %. Cette baisse repose sur plusieurs leviers, notamment des mesures de sobriété énergétique et une modernisation des infrastructures visant à optimiser la consommation de gaz.
Le gaz renouvelable : une alternative prometteuse
Le développement du gaz renouvelable, avec en tête le biométhane, constitue une autre pièce maîtresse de cette transition. Produit à partir de la décomposition de la biomasse, ce gaz renouvelable présente un avantage décisif : il réduit de 80 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au gaz naturel. Malgré un démarrage lent, en raison de tarifs d’achat initialement peu attractifs, la filière connaît aujourd’hui une expansion rapide, soutenue par des réformes tarifaires et de nouveaux mécanismes de financement comme les certificats de production de biogaz.
La capacité de production de gaz renouvelable en France, qui s’élevait à 12,5 TWh en 2023, devrait ainsi grimper à 60 TWh d’ici 2030, puis à 120 TWh en 2035. Toutefois, cet essor repose aussi sur le développement de technologies innovantes comme la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale, qui exploitent des sources encore inexploitées de biomasse. Bien que ces technologies soient encore en phase de maturation, elles représentent un espoir pour une production accrue de gaz renouvelable à long terme.
Les défis du secteur gazier face à la transition
La baisse de la consommation de gaz fossile et la montée en puissance des gaz renouvelables ne sont pas sans poser des défis pour l’industrie. L’un des enjeux majeurs est de maintenir un équilibre économique pour les réseaux de distribution. Avec une consommation en déclin, il devient crucial de préserver un nombre suffisant d’abonnés afin d’éviter une hausse des coûts d’infrastructure par utilisateur.
Les gestionnaires de réseaux, tels que GRDF, ont déjà pris des mesures pour moderniser leurs infrastructures en déployant des compteurs intelligents. Ces dispositifs permettent non seulement de suivre la consommation en temps réel mais aussi d’encourager des pratiques plus économes en énergie chez les usagers.
Incertitudes réglementaires et économiques
Bien que la transition énergétique semble en bonne voie, elle reste conditionnée par la stabilité des politiques de soutien et des mécanismes tarifaires. Les investisseurs et les entreprises du secteur surveillent attentivement les décisions réglementaires, en particulier celles concernant des technologies comme la pyrogazéification, qui pourrait transformer la production de gaz vert.
Les autorités devront veiller à fournir un cadre réglementaire clair et stable pour soutenir ces innovations tout en garantissant la compétitivité du secteur. Les certificats de production de biogaz, par exemple, jouent un rôle déterminant dans la structuration du marché du gaz renouvelable, mais ils nécessitent une adaptation constante pour rester en phase avec les évolutions technologiques et les attentes des investisseurs.
Un avenir incertain mais porteur de promesses
Alors que la France s’engage vers un mix énergétique plus durable, l’industrie gazière est en pleine mutation. L’objectif est d’atteindre une part de 40 à 45 % de gaz renouvelable d’ici 2035, un défi majeur qui nécessite des investissements massifs, des innovations technologiques, et une étroite collaboration entre acteurs publics et privés.
L’avenir du gaz en France dépendra de la capacité du secteur à innover tout en maintenant la rentabilité des infrastructures. Si cette transition est réussie, elle pourrait placer le pays à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, tout en répondant aux exigences énergétiques et économiques de la décennie à venir.
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