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La Réunion en transition énergétique : défis et espoirs d’une île en quête d’autonomie
La Réunion, située à plus de 9 000 kilomètres de la métropole, fait face à une réalité énergétique unique : elle ne peut pas se raccorder à un réseau extérieur en cas de pics de consommation ou de pannes. Ce statut de Zone Non Interconnectée (ZNI) oblige l’île à produire toute son électricité localement, avec un équilibre permanent entre la demande et l’offre. Si la consommation d’électricité est en baisse et la part des énergies renouvelables en hausse, l’île reste encore très dépendante des ressources énergétiques importées. Un défi de taille pour une transition vers une autonomie énergétique espérée d’ici 2050.

Un réseau fragile face aux coupures
Le week-end dernier, lors du célèbre ultra-trail du Grand Raid, plusieurs coupures d’électricité ont plongé une partie des Réunionnais dans le noir. Ces délestages ont mis en lumière la vulnérabilité du réseau électrique de l’île, alimentée en grande partie par des centrales thermiques. En grève, les employés des centrales Albioma du Gol et de Bois-Rouge ont interrompu la production, laissant près de 165 000 foyers sans courant pendant plusieurs heures. Si EDF Réunion a activé l’ensemble des moyens de production disponibles – des turbines à combustion aux groupes électrogènes – la fragilité de l’infrastructure pose la question d’un potentiel black-out à l’avenir.
Une baisse notable de la consommation d’électricité
Malgré l’augmentation du nombre d’abonnés au réseau (+5 487 en 2023), la consommation d’électricité à La Réunion a diminué de 3,3 % l’an dernier, pour atteindre 2 728 GWh. Ce recul témoigne d’une prise de conscience croissante des habitants concernant la nécessité de réduire leur consommation. Baisser la climatisation, installer des brasseurs d’air ou encore éteindre les lumières inutiles sont autant de gestes qui contribuent à cette tendance.
Cette sobriété énergétique est primordiale à La Réunion, particulièrement vulnérable face aux pics de consommation estivaux. Contrairement à l’Hexagone, où un réseau interconnecté permet de pallier les variations de production, l’île doit gérer ses propres ressources avec rigueur.
Énergies renouvelables : un tournant historique en 2023
Pour la première fois en 2023, les énergies renouvelables ont surpassé les énergies fossiles dans la production électrique de l’île. Avec 56,6 % d’électricité produite à partir de sources renouvelables, contre 43,4 % pour les énergies fossiles, La Réunion confirme sa volonté d’embrasser une transition énergétique ambitieuse. Cette avancée s’appuie notamment sur la conversion de centrales thermiques au charbon vers des combustibles plus écologiques. Ainsi, depuis juillet 2023, la centrale Albioma de Bois-Rouge fonctionne entièrement grâce aux pellets de bois importés du Canada, et celle du Gol est en cours de conversion.
Cependant, la dépendance aux ressources importées demeure un obstacle majeur. En 2023, 88,6 % de l’énergie consommée à La Réunion provenait de l’extérieur, qu’il s’agisse de combustibles fossiles (75 %) ou d’énergies renouvelables importées (13,3 %). Parmi les sources locales, l’hydroélectricité, le photovoltaïque et l’éolien se démarquent, avec des infrastructures comme le barrage de Takamaka ou le parc photovoltaïque qui participent à réduire cette dépendance.
Un objectif d’autonomie énergétique d’ici 2050
Avec un plan ambitieux, La Réunion espère atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2050. Plusieurs projets sont en cours pour y parvenir, notamment le développement d’un parc éolien en mer d’ici 2030, ou encore l’extension du parc photovoltaïque à travers le « Plan solaire régional », qui vise à installer des toits solaires sur chaque maison de l’île. Parallèlement, la réduction de la consommation de carburants dans le transport routier, qui représente 41 % des émissions de CO2 de l’île, sera cruciale pour réussir cette transition.
L’électrification du parc automobile et la promotion des véhicules hybrides et électriques sont des solutions envisagées. Néanmoins, une évolution des infrastructures, notamment avec des centrales géothermiques et des éoliennes en mer, sera nécessaire pour garantir un mix énergétique durable et localement autonome.
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