Les enjeux de l’hydroélectricité et de l’éolien
L’hydroélectricité, traditionnellement un secteur solide de l’énergie verte, a connu un ralentissement en 2023, enregistrant une baisse du nombre d’emplois de 2,5 millions en 2022 à 2,3 millions en 2023. Ce recul est attribué à un déploiement plus lent de nouvelles capacités. Néanmoins, la Chine, l’Inde, le Brésil, le Vietnam et le Pakistan continuent d’être les principaux employeurs du secteur hydroélectrique.
Le secteur éolien, quant à lui, montre une distribution géographique plus équilibrée avec une forte domination de la Chine et de l’Europe, qui comptent respectivement pour 52 % et 21 % des 1,5 million d’emplois dans le secteur. Ces deux régions restent les principaux pôles de fabrication et d’installation de turbines, contribuant significativement à l’emploi mondial dans l’éolien.
L’Afrique, toujours en retard malgré un potentiel énorme
Malgré un potentiel énergétique colossal, l’Afrique peine à capter des investissements suffisants dans les énergies renouvelables. Le continent comptait seulement 324 000 emplois dans ce secteur en 2023, un chiffre bien inférieur à ses possibilités. L’énergie renouvelable décentralisée (ERD), qui consiste en des systèmes autonomes non connectés au réseau électrique, représente une opportunité clé pour combler le déficit d’accès à l’électricité dans les zones rurales et reculées du continent. Pour les régions en manque d’accès à une énergie fiable, lever les barrières auxquelles les femmes entrepreneures font face dans ce secteur pourrait non seulement stimuler l’activité, mais également promouvoir une équité énergétique accrue et des bénéfices économiques locaux.
Une transition énergétique qui se veut inclusive
Francesco La Camera, directeur général de l’IRENA, a souligné que la transition énergétique doit bénéficier à l’ensemble des régions du monde et non être concentrée dans quelques pays. Afin de tripler la capacité des énergies renouvelables d’ici 2030, comme prévu par les engagements climatiques mondiaux, il est crucial de renforcer la collaboration internationale pour financer et développer des capacités dans les régions marginalisées. Cela permettra de garantir que la transition énergétique soit équitable et génère des bénéfices socio-économiques pour tous.
Education, genre et formation : préparer la main-d’œuvre de demain
Les femmes continuent d’être sous-représentées dans le secteur des énergies renouvelables, ne représentant que 32 % des travailleurs malgré la croissance continue de l’emploi. Pour répondre aux besoins croissants en compétences diversifiées dans le cadre des transitions énergétiques, l’IRENA appelle à des politiques favorisant une meilleure parité et une main-d’œuvre plus inclusive. Investir dans l’éducation et la formation, notamment pour les jeunes, les minorités et les travailleurs issus des secteurs des énergies fossiles, est crucial pour garantir une transition juste. Le directeur général de l’OIT, Gilbert F. Houngbo, insiste sur l’importance de ces mesures pour préparer les travailleurs aux métiers de demain, créer des emplois décents, et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Une opportunité historique à saisir
La montée en puissance des énergies renouvelables n’est pas seulement une réponse à l’urgence climatique, elle est aussi une formidable opportunité de développement économique et social. Avec 16,2 millions de personnes déjà employées dans le secteur, la transition énergétique est en train de transformer les économies mondiales, en offrant des emplois dans des domaines à haute valeur ajoutée. Mais pour maximiser cet impact, il est impératif que cette croissance soit équitablement répartie et accessible à toutes les populations, afin que chacun puisse tirer profit de l’avènement d’un monde plus vert et durable.