Étape 2 : électrifier les secteurs stratégiques
La seconde étape de la transition consiste à électrifier des secteurs clés tels que les transports, l’industrie et les bâtiments, qui dépendent encore massivement des énergies fossiles. Selon les estimations, une électrification ambitieuse de ces secteurs permettrait de réduire de 43 % les émissions nécessaires pour atteindre le scénario de 1,6 degré. L’adoption des véhicules électriques (VE) en est un bon exemple : en 2023, 23 % des ventes de voitures neuves dans le monde étaient des VE, contre seulement 3 % quatre ans auparavant. Cette progression rapide démontre un changement de mentalité global vers des solutions énergétiques plus durables. En favorisant l’électrification dans ces domaines, la demande en énergie propre pourrait continuer de croître, soutenant un système énergétique plus résilient.
Étape 3 : gérer les émissions résiduelles avec des technologies innovantes
Malgré les efforts d’électrification, certaines industries intensives en énergie, comme l’acier, le ciment et l’aviation, restent complexes à décarboner. Pour ces secteurs, le recours à des technologies de capture, d’utilisation et de stockage du carbone (CCUS) devient crucial. Parallèlement, les carburants à base d’hydrogène et les biocarburants offrent des alternatives viables. Cependant, ces solutions technologiques sont encore à leurs débuts et nécessitent des avancées significatives sur les plans économique, technique et réglementaire. En intégrant des innovations comme le CCUS avec des stratégies d’efficacité énergétique accrues, le potentiel de réduction des émissions dans ces industries pourrait devenir substantiel, contribuant à un avenir énergétique plus propre et performant.
Vers une mobilisation globale pour un avenir énergétique durable
L’efficacité de ces trois piliers repose sur une coordination globale et une volonté politique forte. Dans ce contexte, l’agriculture pourrait aussi jouer un rôle décisif : grâce à des innovations telles que la fermentation de précision, les émissions de méthane pourraient être réduites de 97 % par rapport à l’élevage traditionnel. D’autres pratiques émergentes comme l’agrivoltaïsme – qui associe les activités agricoles à la production d’énergie solaire – pourraient répondre aux besoins énergétiques tout en occupant seulement 3,8 % des terres agricoles mondiales.
Le rapport Global Energy Scenarios 2024 trace une voie claire vers une transition énergétique accélérée, soulignant qu’en adoptant ces trois étapes clés, la communauté internationale pourrait enfin se rapprocher des objectifs de l’Accord de Paris.