Alors que le projet de loi de finances pour 2025 est en pleine discussion au Parlement, la ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, s’est réjouie des avancées budgétaires obtenues pour soutenir la Transition énergétique en France....
L’UE produit plus de 50 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables
L’Union européenne a dépassé une nouvelle étape dans sa transition énergétique : pour la première fois, plus de la moitié de son électricité provient de sources renouvelables au cours du premier semestre 2024. Cette annonce, faite le 11 septembre dernier par la Commission européenne, marque une avancée cruciale dans la lutte contre le changement climatique. Alors que la neutralité carbone d’ici 2050 reste un objectif prioritaire, ce tournant conforte la position de l’UE en tant que leader dans le domaine des énergies vertes.
L’éolien et le solaire surpassent les combustibles fossiles
Entre janvier et juin 2024, l’éolien a dépassé le gaz pour devenir la deuxième source de production d’électricité, juste derrière le nucléaire. En parallèle, le solaire continue de progresser, atteignant des niveaux inédits. Le vent et le soleil, à eux seuls, ont surpassé les combustibles fossiles dans le bouquet énergétique européen, un succès salué par la commissaire à l’Énergie Kadri Simson comme « une preuve tangible des efforts européens pour la transition énergétique ».
Ces résultats s’expliquent notamment par une année favorable pour l’hydroélectricité et la poursuite de la croissance des énergies éolienne et solaire. À cela s’ajoute une baisse globale de la demande énergétique, fruit des mesures d’efficacité énergétique et des ajustements économiques en cours dans plusieurs secteurs industriels.
Une union de l’énergie en marche, mais des retards préoccupants
Cependant, si l’UE se targue de ces avancées, des lacunes importantes subsistent, notamment concernant les plans nationaux énergie-climat (PNEC). Malgré les appels répétés de la Commission européenne, plusieurs États membres n’ont pas encore soumis leur plan, pourtant essentiel pour atteindre les objectifs climatiques fixés pour 2030. Seuls 10 pays, dont la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, ont respecté la date limite du 30 juin dernier.
Cette situation crée une incertitude sur la capacité collective de l’UE à tenir ses engagements, d’autant plus que certains États, comme l’a souligné Charly Heberer de l’ONG Germanwatch, doivent accélérer leurs efforts dans des secteurs comme les transports, l’agriculture et la gestion des puits de carbone. Brigitta Bozsó, de CAN Europe, a qualifié ces retards de « honteux », appelant à une action plus rapide et coordonnée.
Compétitivité et sécurité énergétique : des enjeux de taille
Outre la transition vers des énergies propres, la compétitivité industrielle et la sécurité énergétique de l’Union restent au cœur des préoccupations. Le rapport sur l’État de l’Union de l’Énergie 2024 met en avant la nécessité de tripler d’ici 2030 la production de technologies « zéro net », estimée à environ 600 milliards d’euros par an, afin de maintenir la compétitivité de l’industrie européenne face à une concurrence internationale de plus en plus féroce.
Pour répondre à ces enjeux, des régulations clés ont été introduites, telles que le règlement sur l’industrie « zéro net » et celui concernant les matières premières critiques, destinés à sécuriser les chaînes d’approvisionnement essentielles. Par ailleurs, des instruments financiers comme le Fonds pour l’innovation, doté de 40 milliards d’euros jusqu’en 2030, ou la Banque européenne de l’hydrogène, jouent un rôle crucial dans le soutien aux projets d’énergies renouvelables.
Une vision partagée mais des priorités variées
Un sondage mené auprès des acteurs de l’énergie à Bruxelles montre un secteur partagé entre optimisme et prudence. Si 45 % des personnes interrogées se disent confiantes dans l’avenir de l’Union de l’énergie, une part non négligeable demeure sceptique. La décarbonation reste la priorité principale, suivie par la sécurité et l’efficacité énergétique.
Les réseaux électriques, quant à eux, s’imposent comme un défi crucial pour les prochaines années. Elisabetta Cornago, du Centre for European Reform, estime que ces infrastructures devront être la priorité absolue du prochain commissaire à l’Énergie, probablement Teresa Ribera, actuellement en lice pour le poste.
En parallèle, l’efficacité énergétique est également mise en avant. Rémi Collombet, expert en bâtiments durables, souligne l’impact positif qu’elle peut avoir en réduisant les prix de l’électricité et en renforçant la résilience de l’industrie européenne.
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