Soutien aux entreprises vertes : une priorité pour la transition énergétique de la France

par | Publié le 04/09/2024

Alors que la France fait face à une conjoncture complexe entre crise climatique et tensions énergétiques, les appels à une mobilisation massive des pouvoirs publics se multiplient. Marilyn Waite, PDG du Climate Finance Fund, a récemment souligné l’urgence pour l’État français de soutenir largement les secteurs clefs de la transition écologique. Dans une tribune, elle met en parallèle la situation actuelle avec la réponse historique de la France à la crise pétrolière de 1973. À cette époque, le pays avait investi massivement dans le nucléaire pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Aujourd’hui, c’est un engagement tout aussi résolu qui est nécessaire, mais cette fois-ci vers les énergies renouvelables, la rénovation des bâtiments, et l’agroalimentaire végétal.

Une situation climatique alarmante

L’urgence d’agir n’a jamais été aussi palpable. En juillet 2024, la planète a enregistré son treizième mois consécutif de températures record, un signe inquiétant du réchauffement climatique accéléré. En France, le débat sur la justice climatique reste vif dans les instances parlementaires, mais l’hostilité à l’égard des énergies renouvelables persiste dans certaines franges politiques, sous couvert de lutte contre une supposée « écologie punitive ». Ces divisions retardent des réformes indispensables alors que le pays voit se creuser des fractures socio-économiques amplifiées par la hausse des coûts énergétiques.

La précarité énergétique, un enjeu de justice sociale

Les ménages les plus modestes sont les premiers touchés par cette crise énergétique. Les dispositifs actuels, tels que les chèques énergie, bien qu’essentiels, ne suffisent plus à protéger les plus vulnérables. Il est impératif de mettre en place des politiques de soutien pérennes et inclusives. Une solution envisagée serait d’intégrer ces ménages dans des projets citoyens de production et de distribution d’énergie verte, permettant ainsi une réappropriation collective de l’accès à l’énergie.

CAPSOLEIL ENRGIE

Une stratégie ambitieuse pour l’avenir

Marilyn Waite appelle à une mobilisation étatique similaire à celle qui a permis à la France de se positionner comme un leader du nucléaire après 1973. Le pays avait alors répondu au choc pétrolier en développant une industrie nucléaire de pointe, dans le but de garantir une indépendance énergétique. Aujourd’hui, l’objectif est similaire : renforcer la souveraineté énergétique tout en répondant aux défis environnementaux. Pour ce faire, les investissements publics doivent se concentrer sur des secteurs porteurs et alignés avec les objectifs climatiques, tels que les énergies renouvelables, la rénovation énergétique des bâtiments, et le développement d’une alimentation durable centrée sur l’agroalimentaire végétal.

L’opportunité d’un tournant historique

Avec seulement 1,9 milliard d’euros investis en 2021 dans la transition énergétique, les efforts actuels demeurent insuffisants face aux enjeux. Pourtant, comme lors des précédentes crises énergétiques, c’est dans l’adversité que la France a su se réinventer. L’exemple de 1973 montre que le pays peut, lorsqu’il le décide, devenir un acteur majeur dans la restructuration de son modèle énergétique. Il s’agit maintenant de faire preuve de la même ambition pour bâtir un avenir résilient et décarboné.

Dans un contexte où le climatoscepticisme se banalise en politique, il est important que la France prenne le leadership de la transition énergétique en Europe. En soutenant massivement les entreprises innovantes et en réformant son système de distribution d’énergie, la France peut non seulement se prémunir contre les crises futures, mais également offrir un modèle de développement durable à ses voisins européens.

 

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