Un effet boule de neige sur les initiatives locales
L’initiative ne s’arrête pas aux bâtiments publics. Neuf familles du village ont récemment participé à une commande groupée d’installations photovoltaïques, la première de ce genre dans la région des Hauts-de-France. Coordonnée par l’association « Solaire en Nord », cette commande a permis aux habitants de bénéficier d’une installation à moindre coût. « L’achat groupé et le soutien de l’association ont été des atouts majeurs pour la réussite de ce projet », déclare Jean-François Ochin, adjoint au maire chargé de l’environnement et propriétaire de panneaux photovoltaïques.
L’agriculture se met aussi au solaire
L’exemple de Sainghin-en-Mélantois inspire aussi les agriculteurs locaux. Christophe Mazingarbe, un producteur d’endives de la commune, a fait le pari de l’énergie solaire dès 2017, installant 600 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit de son exploitation. Fort de cette première réussite, il a récemment ajouté 1 600 panneaux supplémentaires.
Initialement, l’énergie produite était intégralement revendue à EDF, générant des revenus intéressants. Cependant, la récente hausse des coûts énergétiques a changé la donne. « Aujourd’hui, l’électricité coûte plus cher à l’achat qu’à la revente », explique Mazingarbe. Afin de réduire ses dépenses, l’agriculteur a opté pour l’autoconsommation, visant ainsi à couvrir 18 % de ses besoins énergétiques avec sa production solaire.
Un modèle à suivre pour la région des Hauts-de-France
Malgré ces succès, la région des Hauts-de-France reste en retard par rapport aux autres régions françaises en termes de production d’énergie solaire. En comparaison avec la Belgique, qui produit dix fois plus d’énergie solaire par habitant, il est évident que des efforts supplémentaires sont nécessaires. Toutefois, des initiatives comme celle de Sainghin-en-Mélantois montrent la voie à suivre pour accélérer la transition énergétique à l’échelle locale.
En adoptant une approche communautaire et en favorisant l’autoconsommation, Sainghin-en-Mélantois prouve que l’engagement pour les énergies renouvelables peut être à la fois durable et économiquement viable, même pour les petites communes rurales. Cette dynamique pourrait bien inspirer d’autres villes des Hauts-de-France à suivre cet exemple, faisant de la région un acteur plus compétitif dans la transition énergétique nationale.