L’Empire solaire : la Chine surpasse les puissances occidentales réunies
À l’heure actuelle, la Chine dispose à elle seule de plus de deux fois la puissance solaire installée des États-Unis et de l’Union européenne combinés. Washington plafonne à environ 150 GW, tandis que Bruxelles totalisait 306,4 GW fin 2024. La France, quant à elle, reste à la traîne avec 26,8 GW de puissance installée au 31 mars 2025.
Et si Paris s’est fixé l’objectif de 50 GW d’ici 2030, cette ambition paraît bien timide face à la cadence industrielle chinoise. D’autant plus que le cap initial, évoqué en 2024 dans la Stratégie française énergie-climat, visait entre 54 et 60 GW à cette même échéance.
Le défi du réseau et des débouchés
Mais cette ruée vers le solaire ne va pas sans poser question. Comment intégrer une telle masse d’énergie intermittente dans le réseau électrique national ? La Chine investit massivement dans le stockage, les lignes ultra haute tension et la gestion intelligente de l’électricité, mais l’enjeu reste colossal. À cela s’ajoutent des interrogations sur la viabilité économique d’un marché parfois surcapacitaire, où la rentabilité des nouveaux projets est loin d’être garantie.
Une domination qui interroge l’Occident
Plus qu’un record technique, cette avancée chinoise souligne le retard stratégique des pays occidentaux dans la course aux énergies renouvelables. Tandis que Pékin bâtit son hégémonie solaire, l’Europe et les États-Unis peinent à sortir des incantations pour passer à l’échelle industrielle. La dépendance croissante aux chaînes d’approvisionnement chinoises pour les panneaux solaires ne fait que renforcer cette asymétrie.