Le vent, le soleil et l’investissement redéfinissent le paysage mondial
Près des trois quarts de la croissance de la production électrique mondiale en 2024 ont été générés par des ressources vertes. L’IRENA confirme cette évolution : plus de 90 % des nouvelles installations renouvelables ont produit de l’électricité à un coût inférieur à celui des combustibles fossiles les moins chers.
L’énergie solaire est aujourd’hui 41 % moins chère que les solutions fossiles. L’éolien en mer affiche même une baisse de 53 % par rapport aux coûts fossiles, devenant ainsi la technologie renouvelable la plus abordable.
L’essor des renouvelables se reflète aussi dans les flux financiers. En 2023, 2 000 milliards de dollars ont été investis dans les énergies propres. C’est 800 milliards de plus que ce qui a été alloué aux énergies fossiles, et une augmentation de plus de 70 % en une décennie.
Un moteur de croissance économique mondiale
La transition énergétique ne se limite pas à une évolution technologique ou environnementale. Elle devient un pilier central de la croissance mondiale. Rien qu’en 2023, les énergies renouvelables ont contribué à 10 % de la croissance du PIB global, et à près d’un tiers de la croissance en Europe.
Cette tendance marque aussi un tournant structurel : dans de nombreuses économies avancées, la croissance économique se poursuit alors même que les émissions de gaz à effet de serre ont atteint un plafond. Pour les Nations unies, il s’agit d’une preuve que la croissance peut enfin se découpler de la pollution.
Des obstacles persistants sur le chemin de la transition
Malgré ces avancées majeures, des menaces planent. Francesco La Camera, directeur général de l’IRENA, avertit que des tensions géopolitiques, la hausse des droits de douane et les contraintes sur les matériaux critiques pourraient freiner cette dynamique et faire remonter les coûts.
En Europe, des obstacles structurels compliquent la progression. Lenteurs administratives pour les permis de construire, réseau électrique sous-dimensionné et coûts persistants liés à l’infrastructure nuisent à l’accélération nécessaire.
Autre paradoxe souligné par le secrétaire général de l’ONU António Guterres : les combustibles fossiles continuent de bénéficier de subventions publiques neuf fois plus importantes que les énergies renouvelables. Selon lui, les pays qui s’accrochent aux combustibles fossiles ne protègent pas leur économie, ils la sabotent.
Une course mondiale encore à arbitrer
La transition vers un modèle énergétique propre n’est plus une hypothèse mais une réalité. Toutefois, son rythme et son équité dépendent de décisions politiques urgentes. Garantir des chaînes d’approvisionnement ouvertes, renforcer la coopération internationale, investir dans les infrastructures et surtout soutenir les pays en développement seront des éléments déterminants.
La bascule est enclenchée. Le défi, désormais, est d’en faire une réussite mondiale.