Londres – Dans un tournant majeur pour sa transition énergétique, le Royaume-Uni impose l’installation de panneaux photovoltaïques sur toutes les nouvelles constructions. Une mesure phare intégrée à un vaste plan pour lutter simultanément contre le changement climatique et la crise du logement.
Face à une demande croissante de logements, le gouvernement britannique vise la construction de 1,5 million de nouvelles habitations d’ici 2029. Pour répondre à cet objectif sans alourdir l’empreinte carbone du pays, les autorités imposeront désormais des panneaux solaires photovoltaïques par défaut sur toutes les nouvelles maisons.
Cette réforme des normes de construction sera détaillée à l’automne. Objectif affiché : faire de chaque nouveau logement une référence en matière de performance énergétique.
Au-delà des objectifs écologiques, cette réforme promet des bénéfices économiques immédiats pour les citoyens. Le gouvernement estime qu’une maison équipée de panneaux solaires pourrait faire économiser jusqu’à 530 livres par an (environ 630 euros) à ses occupants.
Les nouvelles constructions devront également intégrer un système de chauffage bas carbone, comme les pompes à chaleur. Une aide publique pouvant atteindre 7 500 livres sterling est prévue pour encourager leur adoption. Grâce à un usage intelligent, cela pourrait encore réduire les factures de chauffage de 100 livres par an.
Le ministre de l’Énergie, Ed Miliband, a salué une mesure « de bon sens », conforme à la volonté du pays de diversifier ses sources d’énergie et de renforcer son autonomie énergétique.
Les ONG environnementales, dont Greenpeace, ont également applaudi la décision. « C’est un exemple concret de la manière dont la lutte contre le climat peut améliorer le quotidien », a déclaré Ami McCarthy, membre de l’organisation.
Contrairement aux grandes fermes solaires critiquées pour leur impact visuel et agricole, l’installation de panneaux sur les toits des maisons permet d’atteindre les objectifs climatiques sans empiéter sur les campagnes.
Pour Jackie Copley, de l’association CPRE, cette approche concilie urbanisation et respect des terres rurales : « C’est une alternative durable aux mégastructures solaires qui défigurent les paysages naturels. »
Le programme s’inscrit dans une logique inspirée de la reconstruction d’après-guerre, lorsque le gouvernement travailliste avait lancé un vaste plan de construction de villes nouvelles.
Aujourd’hui, confronté à une crise du logement aggravée par la croissance démographique, le Royaume-Uni répond avec des logements à la fois abordables, durables et alignés sur ses engagements climatiques.
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