Une réunion tendue mais constructive
Pour la première fois depuis le début du projet, une réunion publique permettait aux différents acteurs de confronter leurs points de vue. Le maire délégué Robert Serpol, à l’origine du projet, a retracé l’historique et les étapes réglementaires. Il a rappelé que le conseil municipal avait voté à l’unanimité en faveur de la centrale, estimant qu’il s’agissait d’une opportunité à la fois environnementale et financière pour la commune.
Mais dans la salle, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un manque de transparence et une absence de concertation. « C’est la première fois qu’on nous en parle réellement », ont exprimé plusieurs habitants. L’enquête publique, pourtant obligatoire, n’a recueilli que sept contributions, signe selon eux d’un déficit d’information.
Une entreprise privée au cœur des débats
Autre sujet sensible : le rôle de la société Irisolaris. Certains dénoncent un partenariat déséquilibré, d’autant plus que les enjeux financiers sont colossaux. « Une commune seule ne peut porter un tel projet », a justifié l’entreprise, mettant en avant la complexité administrative et le coût estimé à plusieurs millions d’euros.
Irisolaris affirme par ailleurs avoir réalisé une étude d’impact environnemental poussée, avec des engagements pour réduire l’impact sur la faune et la flore locales. Une réponse jugée insuffisante par certains riverains, qui craignent un précédent : si les Lézines cèdent leurs terres, d’autres communes pourraient suivre le même chemin.
Et maintenant ? La mobilisation continue
À l’issue de plus de deux heures d’échanges nourris mais respectueux, aucune position ne semble avoir changé. Le collectif d’opposants entend maintenir la pression, d’abord par des actions symboliques. Un pique-nique citoyen est déjà annoncé sur la parcelle concernée, samedi 14 juin à midi.
Ce projet soulève une question plus large : quelle place pour les citoyens dans les choix énergétiques qui transforment leur territoire ? Entre impératif de transition écologique et attachement au paysage, le Valromey illustre bien les dilemmes locaux d’une mutation globale.