Des catastrophes en série : le réchauffement climatique à l’œuvre
Les chiffres du réchauffement dissimulent une réalité tragique : un nombre croissant de catastrophes liées au climat. En juin 2024, une vague de chaleur extrême a fait plus de 1 300 victimes pendant le pèlerinage de La Mecque. Ce fut l’un des épisodes les plus dramatiques d’une série d’événements climatiques dévastateurs qui ont touché le monde entier : des inondations historiques en Afrique, des incendies dévastateurs en Californie, des ouragans violents en Amérique du Nord et dans les Caraïbes. Ces événements sont exacerbés par le réchauffement, comme l’explique Johan Rockström, directeur de l’Institut de Potsdam : « Nous avons eu un avant-goût d’un monde à 1,5°C, et cela a généré des souffrances et des pertes économiques inédites pour les populations et les économies mondiales. »
L’impact économique des catastrophes naturelles a été frappant : selon le réassureur Munich Re, les pertes mondiales dues à ces événements en 2024 se sont élevées à 320 milliards de dollars. Un chiffre qui illustre la nécessité urgente de s’attaquer à la crise climatique.
L’océan, un régulateur en surchauffe
Si la température de l’air est alarmante, celle des océans l’est tout autant. Les océans, qui absorbent environ 90 % de l’excès de chaleur généré par les activités humaines, ont poursuivi leur réchauffement en 2024, avec une température de surface moyenne des mers atteignant un niveau inédit de 20,87°C. Ce phénomène a des conséquences dramatiques pour les écosystèmes marins, notamment les coraux et les poissons, mais affecte également le climat mondial.
Des mers plus chaudes libèrent davantage de vapeur d’eau dans l’atmosphère, ce qui augmente l’intensité des cyclones, des typhons et des tempêtes. En outre, le niveau de la vapeur d’eau dans l’atmosphère a atteint un record en 2024, environ 5 % au-dessus de la moyenne de 1991-2020. Ces changements ont un effet domino, exacerbant les phénomènes climatiques extrêmes et rendant les prévisions pour l’avenir encore plus incertaines.
La COP29 et l’inaction climatique
La conférence de la COP29, qui s’est tenue fin 2024 à Bakou, a mis en lumière la difficulté croissante à concilier ambitions climatiques et réels progrès. Bien que des avancées aient été faites en matière de financement climatique, la conférence a montré des lacunes notables en ce qui concerne les efforts pour réduire les gaz à effet de serre. La sortie des énergies fossiles reste une question centrale, et pourtant les grandes puissances semblent réticentes à prendre des engagements fermes.
Le changement climatique est désormais un défi systémique mondial. Et malgré les appels à l’action, la situation actuelle montre que les engagements, bien que nécessaires, ne sont pas suffisants. « Le futur est entre nos mains », a souligné Carlo Buontempo, directeur du service Copernicus sur le changement climatique. « Une action rapide et décisive peut toujours dévier la trajectoire de notre climat futur. » Mais pour cela, il faut que les nations, et en particulier les pays développés, tiennent leurs promesses et prennent des mesures concrètes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.