Un boom porté par des importations massives de panneaux
L’essor de 2024 repose également sur une augmentation massive des importations de panneaux solaires, qui ont atteint 15 GW au troisième trimestre. Ces équipements, majoritairement issus de pays asiatiques, illustrent une dépendance structurelle des États-Unis envers des fournisseurs internationaux compétitifs.
Le Vietnam domine les importations de panneaux avec 32,5 % de parts, suivi par la Thaïlande (23 %), la Malaisie (13,4 %), le Cambodge (11,8 %) et l’Inde (8,4 %). Quant aux cellules solaires, composant clé des panneaux, la Malaisie arrive en tête avec 37,3 % des importations, devant la Thaïlande (27,6 %) et la Corée du Sud (19,9 %).
Ce flux continu de modules et de cellules, soutenu par des prix compétitifs, a permis aux développeurs américains de maintenir le rythme face à une demande croissante.
Des coûts sous pression, des perspectives mitigées
Malgré une baisse notable des coûts ces dernières années, le secteur solaire pourrait être confronté à des hausses tarifaires en 2025, notamment en raison des nouvelles taxes sur les importations et d’éventuelles modifications de l’Inflation Reduction Act (IRA) sous une administration différente. Actuellement, les modules solaires assemblés aux États-Unis coûtent entre 27 et 30 cents par watt. Ces fluctuations compliquent la planification pour les acteurs du marché.
Cependant, les perspectives à long terme demeurent encourageantes. Le coût actualisé de l’électricité (LCOE) pour les centrales solaires devrait passer de 46 $/MWh en 2024 à 38 $/MWh d’ici 2030, grâce à des avancées technologiques et à une diminution des coûts du polysilicium.
Un ralentissement attendu après 2024
Si l’année 2024 représente une performance record, un repli est prévu dès 2025 avec une baisse estimée de 16 % des nouvelles installations solaires. Cette contraction s’explique par l’effet d’entraînement du boom actuel et par des incertitudes politiques croissantes. Toutefois, la croissance annuelle moyenne du secteur devrait rester robuste, atteignant 6,6 % entre 2025 et 2030.
L’énergie solaire continuera de jouer un rôle central dans la transition énergétique des États-Unis. En dépit des défis liés aux tarifs et à l’IRA, les experts s’accordent à dire que sa compétitivité et son importance stratégique dans le mix énergétique ne feront que croître.