Le secteur des transports : des progrès lents mais prometteurs
Le secteur des transports, qui demeure le deuxième plus grand émetteur de GES en France, a également enregistré une baisse modeste de ses émissions, à hauteur de 1,2 % pour le deuxième trimestre 2024. Cette diminution est surtout due à la réduction des émissions des véhicules diesel, conséquence des politiques de restrictions sur ce carburant, ainsi que de la croissance de la part des véhicules électriques et hybrides sur le marché. Toutefois, à l’échelle du secteur, ces progrès semblent insuffisants pour atteindre les ambitions de réduction drastique fixées par la France à l’horizon 2030.
L’industrie et le secteur des bâtiments à la traîne
L’industrie manufacturière a montré une tendance mitigée, avec une réduction des émissions de 2,6 % au deuxième trimestre. C’est un bon résultat, mais qui fait pâle figure comparé à la baisse de 5 % enregistrée sur le premier trimestre. Le ralentissement observé pourrait refléter une reprise partielle de l’activité économique après une période plus faible en début d’année, ou des limites dans la mise en œuvre de technologies plus propres.
Le secteur des bâtiments, quant à lui, affiche un ralentissement encore plus marqué. La baisse des émissions s’établit à seulement 0,7 % au deuxième trimestre, loin des 6,8 % enregistrés sur les trois premiers mois de l’année. Ce recul est probablement dû à une demande moindre en chauffage pendant le printemps, illustrant à quel point ce secteur est dépendant des variations saisonnières et manque encore de réelles solutions pérennes pour améliorer l’efficacité énergétique à grande échelle.
La trajectoire des objectifs climatiques menacée ?
Ces chiffres de réduction plus faibles que prévu au deuxième trimestre 2024 mettent en lumière le défi colossal auquel fait face la France pour respecter ses engagements climatiques. La nouvelle cible de réduction des émissions de GES, fixée à 270 MtCO2e d’ici 2030 hors puits de carbone, nécessite une diminution moyenne de 4,7 % par an entre 2022 et 2030. À mi-parcours de 2024, le pays n’a pas atteint ce rythme, avec des émissions déjà à hauteur de 189 MtCO2e pour le premier semestre.
Cette situation montre qu’une simple continuation des efforts actuels ne sera probablement pas suffisante. Des changements plus structurants seront nécessaires pour espérer atteindre les objectifs ambitieux fixés. L’accélération de la transition énergétique, l’amélioration des infrastructures de transport vert, et une politique plus agressive sur l’efficacité des bâtiments devront être les priorités pour les années à venir.
Une transition en marche, mais des efforts à intensifier
La baisse des émissions de gaz à effet de serre en France en 2024 reste une réalité encourageante, mais le ralentissement observé au deuxième trimestre appelle à un redoublement d’efforts. Le secteur de l’électricité montre la voie avec une forte réduction de son impact carbone, mais il ne peut pas porter à lui seul la décarbonation de l’ensemble du pays. Des mesures supplémentaires seront nécessaires pour entraîner tous les secteurs sur une trajectoire compatible avec les ambitions climatiques de la France, notamment en vue de respecter les accords de Paris.
Avec les progrès actuels, le chemin semble encore semé d’embûches, mais l’année n’est pas finie et il est encore temps de renforcer les politiques publiques et les initiatives privées pour enclencher une véritable dynamique collective en faveur du climat. Le défi reste immense, mais l’opportunité d’écrire un avenir plus durable est encore à portée de main.