Le solaire français entame l’année 2025 en fanfare. Selon les données fraîchement publiées par Enedis, pas moins de 1 407 MW de capacité photovoltaïque ont été raccordés au réseau au cours des trois premiers mois de l’année. Un bond impressionnant par rapport aux 965...
Nouveau gouvernement : les acteurs de l’énergie réclament des engagements fermes sur la planification écologique
Alors que le gouvernement de Michel Barnier s’apprête à prendre forme, les attentes sont élevées dans le secteur de l’énergie. Les professionnels du domaine réclament des garanties claires sur la planification écologique, un dossier essentiel pour répondre aux enjeux climatiques actuels. De nombreux acteurs appellent également au retour d’un ministère de l’Énergie autonome pour garantir la mise en œuvre de la transition énergétique.

Une attente forte autour de la planification écologique
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier, attendu pour dévoiler son gouvernement d’ici la fin de la semaine, fait face à une pression croissante de la part des acteurs de l’énergie. Ces derniers craignent que les arbitrages budgétaires, nécessaires pour rétablir l’équilibre des finances publiques, viennent compromettre les initiatives écologiques déjà engagées. Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), met en garde : « Retarder des dossiers clés ou sacrifier des outils comme MaPrimeRénov’ ou le bonus écologique sur les véhicules électriques pourrait tuer le mouvement de progrès enclenché ces dernières années. »
La planification écologique, pierre angulaire de la transition énergétique, nécessite des engagements forts pour garantir sa continuité, en dépit des contraintes budgétaires. Le SER plaide pour la création d’un ministère de l’Énergie à part entière, similaire à celui dirigé par Agnès Pannier-Runacher jusqu’en janvier 2024. Ce ministère aurait pour mission d’assurer que la transition énergétique ne soit plus reléguée au second plan à Bercy et d’offrir des réponses concrètes, notamment sur le développement de l’éolien en mer, en attendant le lancement des prochains appels d’offres cruciaux pour la filière.
La nécessité d’une loi de programmation énergie-climat
Le SER et d’autres organisations du secteur insistent également sur la mise en œuvre rapide de la Stratégie française énergie-climat (Sfec), un projet lancé en novembre dernier et intégré dans le Plan national intégré énergie-climat (Pniec) soumis à la Commission européenne en juillet. Ce plan, essentiel pour coordonner les efforts énergétiques à long terme, doit se traduire en une loi de programmation énergie-climat (LPEC). Malgré une obligation légale inscrite depuis 2019, cette loi est en retard de plus d’un an, bloquant les avancées sur des dossiers clés comme la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ou la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).
La question du « bouclage biomasse »
Un autre point de friction concerne le « bouclage biomasse », un enjeu essentiel pour l’indépendance énergétique et la décarbonation. En mars, plusieurs établissements publics ont constitué un groupement d’intérêt scientifique (GIS) pour définir les usages prioritaires des biomasses, mais les premières projections du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), publiées en juillet, sont loin de faire consensus. Ces projections prévoient un déficit de biomasse, créant des tensions entre les besoins en bioénergies, les objectifs agricoles et alimentaires, et les capacités réelles de production.
Frédéric Coirir, vice-président du SER, critique une mauvaise estimation de la consommation future de bois-énergie, qui freinerait le potentiel de croissance de cette filière. De son côté, Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, souligne la nécessité d’une approche différenciée selon les types de biomasses, appelant à soutenir la production de biométhane à partir de résidus agricoles.
Vers une ambition européenne maintenue
Au niveau européen, la reconduction d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne soulève également des questions sur l’avenir de la transition écologique au sein de l’Union. Bien que des avancées notables aient été réalisées avec le Pacte vert européen, des voix s’élèvent pour maintenir une trajectoire ambitieuse en matière de décarbonation. Yves Marignac, porte-parole de l’institut Négawatt, prévient que l’Europe devra trouver un équilibre entre compétitivité économique et transition énergétique pour continuer à jouer un rôle moteur sur la scène internationale.
Les défis restent nombreux : de la définition de l’hydrogène renouvelable à l’issue des discussions sur les biocarburants, en passant par la clause de revoyure de 2027 sur l’interdiction des véhicules thermiques. Les acteurs de l’énergie, en France comme en Europe, attendent des réponses claires et des décisions concrètes pour éviter tout ralentissement de la transition écologique.
Transition énergétique : trois visions pour éclairer un avenir durable à Toulouse
Alors que le climat attend toujours un signal fort du prochain rapport du GIEC, le CNRS prend les devants avec une initiative audacieuse : une soirée de vulgarisation scientifique ouverte à tous, le 29 avril aux Halles de la Cartoucherie à Toulouse. À travers sa série...
22 avril : et si on reprenait vraiment le pouvoir pour notre planète ?
Aujourd’hui, mardi 22 avril, c’est la Journée mondiale de la Terre. Un rendez-vous planétaire qui souffle cette année ses 55 bougies. Et si, en 2025, l’urgence environnementale semble plus brûlante que jamais, cette édition veut justement nous rappeler qu’on n’est pas...