Un cadre législatif à perfectionner
La directive 2009/31/CE, qui encadre le stockage géologique du CO2, reste l’un des premiers jalons législatifs en matière de CCUS en Europe. Toutefois, il est de plus en plus évident que ce cadre doit être renforcé et complété. En 2024, l’Union a introduit un règlement instaurant un cadre de certification des absorptions de carbone, une démarche cruciale pour garantir la transparence et l’efficacité des projets de stockage du CO2.
Parallèlement, d’autres initiatives soutiennent le développement du CCUS, notamment la réforme du Système d’échange des quotas d’émission (ETS) et le règlement NZIA (Net-Zero Industry Act) adopté en mai 2024. Ces mesures visent à encourager les industries à investir dans des technologies de décarbonation, y compris le captage du CO2. Toutefois, le prix actuel des quotas carbone (environ 63 euros par tonne de CO2) demeure trop bas pour inciter massivement les entreprises à adopter des solutions CCUS, en particulier dans des secteurs comme l’aviation ou les industries lourdes.
Quels défis pour l’avenir du CCUS ?
Malgré le potentiel prometteur du CCUS, plusieurs obstacles freinent encore son développement à grande échelle. Les coûts d’infrastructure, notamment pour le transport et le stockage du CO2, sont élevés, et il manque un cadre clair pour les investissements privés. De plus, des défis industriels demeurent, notamment en ce qui concerne l’optimisation des technologies de captage du CO2, encore inégales en termes de maturité.
Pour pallier ces obstacles, la Commission européenne a annoncé qu’elle travaillera dans les prochaines années à améliorer les différents maillons de la chaîne de valeur du CO2. Elle prévoit de renforcer les infrastructures de transport du CO2, de soutenir financièrement les industries qui s’engagent dans des projets CCUS, et de favoriser l’innovation technologique pour réduire les coûts.
Le CCUS, une clé pour la neutralité carbone en 2050
Alors que l’Union européenne s’approche de ses objectifs de neutralité carbone pour 2050, le CCUS pourrait devenir une technologie incontournable pour la gestion des émissions résiduelles. Les discussions au Parlement européen et au Conseil sur les mesures à adopter seront cruciales pour définir la place que ces technologies occuperont dans la stratégie climatique européenne. Si un cadre législatif robuste et des incitations financières adéquates sont mis en place, le CCUS pourrait devenir un pilier de la transition énergétique européenne.
L’UE semble déterminée à renforcer son arsenal législatif et financier pour soutenir le CCUS. Cependant, la réussite de cette stratégie dépendra de la capacité des États membres et des industries à collaborer et à innover dans ce domaine complexe mais prometteur.