2. Chine : des signes de stabilisation des émissions de CO2
La Chine, qui reste le plus grand émetteur de CO2 au monde, montre pour la première fois des signes de stabilisation de ses émissions. Malgré une forte dépendance au charbon, principal responsable des émissions chinoises, le pays a accru considérablement ses investissements dans l’énergie solaire. Les données publiées par CarbonBrief révèlent qu’au troisième trimestre 2024, les émissions chinoises étaient stables, voire légèrement en baisse par rapport à celles de l’année précédente.
Lauri Myllyvirta, analyste au Centre de recherche sur l’énergie et la propreté de l’air (CREA), souligne que la Chine pourrait atteindre son pic d’émissions avant son objectif fixé à 2030, à condition de maintenir une croissance modérée dans le secteur de la construction et de renforcer ses investissements en énergies renouvelables. Cette évolution, bien que fragile, représente une avancée majeure et pourrait permettre à la Chine de jouer un rôle moteur dans la réduction des émissions mondiales.
3. Vers un pic mondial des énergies fossiles avant 2030
Le monde s’approche de ce qui pourrait être un tournant historique : le pic de consommation des énergies fossiles. Selon l’AIE, la demande en pétrole, gaz et charbon pourrait atteindre son sommet avant 2030, sous l’effet de l’essor des énergies renouvelables. Cette prédiction, bien qu’encourageante, est encore entachée d’incertitudes, certains pays producteurs de pétrole redoutant une demande prolongée pour les énergies fossiles.
Néanmoins, les efforts globaux pour accélérer la transition énergétique commencent à porter leurs fruits. La croissance fulgurante des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et l’électrification accrue des secteurs résidentiel et industriel, témoigne d’une dynamique durable vers la neutralité carbone. Si cette tendance se confirme, la dépendance aux énergies fossiles pourrait entrer dans une phase de déclin progressif, facilitant ainsi l’atteinte des objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.
Transition énergétique : une opportunité de croissance durable
Le lien entre croissance économique et hausse des émissions de CO2, autrefois perçu comme incontournable, est en train de s’affaiblir. Selon une analyse de l’Institut de Potsdam, environ 30 % des 1 500 régions étudiées sur les trente dernières années ont réussi à concilier croissance économique et réduction des émissions. L’Union européenne est en tête de cette transformation : depuis 1990, ses émissions ont chuté de 37 %, alors que le PIB de la région a progressé de 68 %. Ces chiffres démontrent que développement économique et durabilité environnementale ne sont plus antinomiques, mais peuvent être étroitement liés.
Cette transition énergétique est illustrée par la montée en puissance de technologies vertes comme les pompes à chaleur, les véhicules électriques et, surtout, l’énergie solaire. En 2023, cette dernière a connu une croissance de 50 %, le rythme le plus rapide observé depuis deux décennies. Les prévisions de la Commission européenne indiquent que les renouvelables dépasseront le charbon comme principale source de production d’électricité d’ici 2025, un signe clair que le monde bascule vers des alternatives plus durables.
Un optimisme mesuré mais nécessaire
Alors que la COP29 s’annonce, ces tendances positives offrent une lueur d’espoir dans un paysage climatique souvent assombri par des constats alarmants. Si les défis restent immenses et les objectifs à atteindre encore lointains, ces signaux montrent qu’un changement de cap est possible. Les nations et les entreprises qui accélèrent leur transition énergétique ouvrent la voie à un futur où croissance économique et respect des limites planétaires coexisteraient.
Ces avancées, bien qu’encourageantes, nécessiteront un renforcement des engagements politiques, un soutien financier accru pour les pays en développement, et une coopération internationale sans faille. La COP29 pourrait marquer un tournant décisif si les promesses se concrétisent en actions, dessinant ainsi un avenir plus respectueux de notre planète et de ses habitants.