2024, vers une année historique de chaleur record
L’année 2024 pourrait être la plus chaude jamais enregistrée, selon les prévisions du service Copernicus pour le changement climatique, une perspective alarmante qui accentue l’urgence climatique. Les projections indiquent une progression rapide vers le seuil critique de 1,5 °C, et seule une réponse coordonnée et renforcée des pays du G20 pourrait enrayer cette course vers un réchauffement irréversible. Les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), qui feront l’objet d’une révision en 2025, représentent une chance décisive pour chaque nation d’accroître ses ambitions climatiques.
Des objectifs actuels inadéquats et des disparités régionales marquantes
Si certains pays montrent une volonté de réduire leurs émissions de CO2, les engagements actuels demeurent largement insuffisants pour atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale. À l’échelle mondiale, les engagements pris ne permettent qu’une réduction de 3 % des émissions d’ici 2030. Or, une diminution bien plus significative est nécessaire pour atteindre la neutralité carbone, ce qui témoigne d’une déconnexion entre les annonces politiques et les efforts réels.
Cette situation est aggravée par des disparités régionales importantes. Tandis que certaines nations ont la capacité et les ressources pour développer des infrastructures d’énergie renouvelable, d’autres régions risquent de rester dépendantes des combustibles fossiles, freinant ainsi les progrès vers un modèle énergétique global et durable. L’absence de financements ciblés dans ces régions menace l’équité de la transition énergétique.
Le financement, le nerf de la transition
L’un des défis majeurs pour réaliser les objectifs de la COP29 réside dans le financement. Le rapport de l’IRENA met en lumière l’ampleur des investissements requis pour déployer à grande échelle les énergies renouvelables et renforcer les infrastructures de stockage et de gestion de l’énergie. Pour maintenir le cap vers l’objectif de 1,5 °C, les pays du G20 devront atteindre une capacité de 9,4 térawatts (TW) d’énergies renouvelables d’ici 2030. Cela nécessitera une collaboration sans précédent entre le secteur public et le secteur privé.
Les investissements ne concernent pas uniquement la production : des réseaux électriques flexibles, capables d’absorber la variabilité des sources d’énergie renouvelable, sont aussi essentiels pour éviter les perturbations d’approvisionnement. En outre, les technologies de stockage de l’énergie et la gestion de la demande deviennent prioritaires pour garantir la stabilité des systèmes électriques.
Perspectives mondiales : une transformation profonde du mix énergétique
D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la capacité mondiale en énergies renouvelables pourrait atteindre 2,7 fois son niveau actuel d’ici 2030. Une avancée qui permettrait, dès 2025, de surpasser la production d’électricité du charbon. À l’horizon 2030, les énergies fossiles ne devraient plus représenter que 24 % du mix énergétique mondial, contre 61 % aujourd’hui.
Cependant, cette transition énergétique ne sera durable qu’à condition d’intégrer des solutions avancées de stockage de l’énergie et de gestion de la demande pour contrer les variations de production inhérentes aux sources renouvelables comme l’éolien ou le solaire.
2025, une date clé pour les CDN et la transition énergétique
Les engagements climatiques pris par les États devront être adaptés et renforcés à l’occasion de la révision des CDN prévue pour 2025. Ce troisième round de négociations sera un moment décisif pour la mise en œuvre de stratégies ambitieuses et cohérentes avec les objectifs climatiques. Les pays devront non seulement actualiser leurs plans énergétiques, mais aussi aligner leurs ambitions en fonction des exigences de neutralité carbone.