Le 23 mai 2025 restera une date symbolique pour Dijon et, plus largement, pour la transition écologique en France. La capitale bourguignonne vient d’inscrire son nom dans l’histoire en inaugurant à Fontaine d’Ouche la plus vaste opération d’autoconsommation collective jamais réalisée dans l’Hexagone. Avec ses 10 000 habitants, ce quartier populaire devient officiellement le premier territoire urbain français à produire plus d’énergie qu’il n’en consomme.
En cinq ans, Fontaine d’Ouche est passé du statut de quartier en rénovation à celui de pionnier européen en matière de sobriété énergétique. L’ambition ? Faire de cette enclave urbaine un démonstrateur concret d’une ville bas carbone. Sur 55 hectares, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
4 500 panneaux solaires installés sur les toits,
des bâtiments entièrement rénovés sur le plan thermique,
un réseau énergétique piloté par des systèmes intelligents,
618 logements, trois écoles et deux équipements sportifs intégrés à une boucle d’autoconsommation collective.
Résultat : des habitants qui voient leur facture d’électricité baisser jusqu’à 80 euros par an, et une empreinte carbone en chute libre.
Le projet, mené dans le cadre du programme européen RESPONSE, est porté par Dijon Métropole en partenariat avec EDF, l’institut EIFER et une cinquantaine d’acteurs issus de 13 pays. À ses côtés, la ville finlandaise de Turku, autre ville pilote du programme, incarne cette nouvelle génération urbaine à faible impact environnemental.
Mais Dijon va plus loin : elle assume son rôle de tête de pont en matière de transition énergétique, positionnant Fontaine d’Ouche comme une vitrine duplicable à l’échelle européenne. Des métropoles comme Bruxelles, Saragosse ou encore Gabrovo en Bulgarie observent déjà de près cette réussite.
Au-delà de la prouesse technique, c’est une révolution sociale qui se joue ici. Car ce sont les quartiers dits « populaires » qui prennent le leadership sur un chantier d’avenir. En rendant accessible la transition énergétique à tous, Dijon prouve que la lutte contre le changement climatique peut aussi être un levier de justice sociale.
Avec Fontaine d’Ouche, Dijon ne se contente pas de parler d’écologie, elle la met en œuvre. Ce projet pionnier pourrait bien devenir une référence pour les villes françaises — et européennes — désireuses d’allier innovation, inclusion et durabilité.
La neutralité carbone n’est plus un concept lointain. À Dijon, elle commence à l’échelle du quartier. Et elle fonctionne.
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