Les renouvelables : une forte croissance
Les énergies renouvelables seront l’un des secteurs les plus dynamiques. Le nombre d’emplois dans l’éolien terrestre et le photovoltaïque augmentera considérablement. En particulier, l’éolien en mer verra une multiplication par plus de dix du nombre de postes d’ici 2050. En revanche, les secteurs liés aux énergies fossiles, comme les centrales thermiques et le pétrole, connaîtront une forte baisse d’emplois, avec une chute prévue de 94% dans les centrales à combustibles fossiles, selon le Shift Project.
Le bâtiment : rénover pour créer de l’emploi
Le secteur du bâtiment, et plus particulièrement la rénovation énergétique, sera un autre pilier majeur de la transition. Le Shift Project prévoit la création de 100 000 emplois dans la rénovation énergétique afin d’atteindre les objectifs de « bâtiment basse consommation » d’ici 2050. L’Ademe et l’association Négawatt anticipent également des centaines de milliers de créations d’emplois dans ce secteur. Toutefois, les métiers du gros œuvre, liés à la construction neuve, devraient stagner ou diminuer, car la demande se concentre davantage sur la rénovation que sur de nouvelles constructions.
L’industrie automobile et le vélo : une reconversion nécessaire
L’industrie automobile sera l’un des secteurs les plus affectés, en raison de la fin des moteurs thermiques prévue en 2035. Le Shift Project prévoit la suppression de 373 000 emplois dans ce secteur d’ici 2050. Cependant, la production de vélos, notamment électriques, pourrait compenser une partie de cette perte, avec la création de 232 000 postes dans la fabrication, la vente et la réparation de cycles. L’industrie automobile pourrait ainsi se reconvertir, en profitant des synergies techniques entre ces deux secteurs. En parallèle, le transport ferroviaire, notamment longue distance, devrait également voir des créations d’emplois, compensant partiellement les pertes dans l’aérien.
L’agriculture : une évolution en attente
L’agriculture pourrait vivre un bouleversement plus difficile à anticiper. Si certaines projections, comme celles de l’Ademe, prévoient une baisse continue des emplois agricoles, le passage à un modèle agroécologique pourrait permettre une stabilisation des emplois. Selon le Shift Project, la relocalisation de la production et l’adoption de pratiques plus durables devraient offrir de nouvelles perspectives pour l’emploi agricole, même si la croissance prévue reste modeste.
La formation : une priorité pour la réussite
Pour réussir cette transition, l’anticipation des besoins en compétences sera essentielle. Les secteurs des énergies renouvelables, de la rénovation énergétique et du vélo nécessiteront de nouvelles formations et compétences. Il sera crucial d’adapter l’offre de formation, à la fois initiale et continue, pour permettre aux travailleurs de se reconvertir et de répondre aux besoins des nouvelles filières. La coordination entre les entreprises, les institutions publiques et les organismes de formation sera un levier clé pour faciliter cette adaptation.