La confusion entre électricité et mix énergétique global
Une erreur qui traverse souvent les débats publics est l’assimilation entre l’électricité décarbonée et la décarbonation globale du mix énergétique français. En effet, les 95 % de décarbonation de l’électricité ne concernent que 25 % du mix énergétique global. Les secteurs des transports, du chauffage et de l’industrie sont encore largement tributaires des énergies fossiles. Pour réussir la transition, il est primordial de repenser l’ensemble de notre consommation d’énergie.
Les énergies renouvelables, et en particulier le solaire et l’éolien, constituent des solutions immédiates et flexibles pour répondre à ce défi. Elles offrent l’avantage de pouvoir être déployées rapidement et à moindre coût, contrairement au nucléaire, dont le développement nécessite des investissements colossaux et des délais considérables. Le défi énergétique est global, il exige une diversification rapide des sources d’énergie, et les renouvelables sont une réponse naturelle à cette exigence.
Un modèle décentralisé face à l’inertie du nucléaire
Il est également paradoxal que des parlementaires traditionnellement favorables à l’entrepreneuriat et à une économie décentralisée défendent un modèle énergétique centralisé, à savoir le nucléaire. Certes, le nucléaire a été un pilier du mix énergétique français et continue d’être une composante de notre stratégie énergétique. Mais un modèle exclusivement centralisé, dans un monde qui évolue vers une décentralisation et une autonomie énergétique locale, risque de s’avérer obsolète.
Les énergies renouvelables offrent un modèle complémentaire qui permet aux territoires de devenir autonomes, tout en stimulant l’innovation locale. Elles favorisent l’entrepreneuriat, l’emploi, et surtout la transition vers un avenir énergétique résilient. En écartant ces solutions, on prive nos territoires d’une opportunité d’avenir.
Le coût des énergies renouvelables : une réalité à ne pas occulter
Les préoccupations exprimées par les signataires de la tribune concernant les coûts des énergies renouvelables méritent une réflexion approfondie. Le nucléaire, en particulier le projet de réacteur de Flamanville 3, a démontré qu’il peut être une source de dérives budgétaires gigantesques, avec un dépassement de budget de 618 %. Le coût de production d’électricité de ce réacteur reste bien au-dessus des prix du marché, ce qui soulève une question légitime : pourquoi se concentrer sur des technologies aussi coûteuses et lentes à déployer ?
À l’opposé, les énergies renouvelables, comme le solaire, continuent de voir leurs coûts baisser grâce aux progrès technologiques. Aujourd’hui, le solaire est l’une des formes d’énergie les plus compétitives sur le marché mondial. De plus, sa flexibilité et sa rapidité de mise en place permettent de répondre aux besoins croissants d’électrification tout en évitant les surcoûts associés à d’autres technologies, telles que le nucléaire.
Un choix de société : soutenir les renouvelables pour un avenir durable
Les énergies renouvelables ne sont pas une menace, mais une chance. Elles symbolisent un futur où l’innovation, la compétitivité économique et la justice climatique se rejoignent. Plutôt que de freiner cette transition, les parlementaires doivent soutenir ces projets qui, loin de constituer un coût, sont un investissement dans un avenir plus durable, plus solidaire et plus autonome pour nos territoires.
Le monde avance à pas de géant dans sa transition énergétique, et la France ne peut se permettre de rester à la traîne. Ne pas saisir cette opportunité serait un échec historique. L’avenir de notre énergie se joue aujourd’hui, et il appartient à nos dirigeants de choisir la voie de l’innovation, de l’autonomie et de la durabilité.
Soutenir les énergies renouvelables, c’est éclairer l’avenir de la France avec ambition et pragmatisme. C’est offrir à nos territoires un rôle central dans la construction de l’énergie du XXIe siècle. Il est temps de faire ce choix pour l’avenir, un avenir où l’énergie est à la fois propre, locale et durable.