Objectifs ambitieux et défis persistants
La Ville de Paris a fixé des objectifs particulièrement ambitieux en matière de rénovation énergétique. D’ici 2050, elle vise à rénover l’intégralité de son parc immobilier existant. Cet engagement se traduit par la rénovation de 40 000 logements privés chaque année à partir de 2030, ce qui représente un défi colossal. Dan Lert souligne toutefois que la dynamique actuelle dépasse déjà les attentes initiales de la municipalité.
Cependant, des obstacles demeurent. Jacques Baudrier, adjoint au logement, met en lumière les difficultés que rencontrent les copropriétés les plus énergivores pour se lancer dans de tels projets. Le coût élevé des rénovations freine notamment les petits immeubles anciens du centre de Paris, un segment crucial mais encore largement sous-traité.
Un appel à une aide renforcée et à une vision gouvernementale claire
Pour répondre à ces enjeux, des voix s’élèvent en faveur d’un renforcement des dispositifs d’aides. Jacques Baudrier appelle ainsi à « déplafonner les aides » pour permettre aux copropriétés les plus modestes d’entamer leur transition énergétique. Il s’inquiète également de la pérennité des crédits dédiés, tandis que Dan Lert insiste sur la nécessité d’un calendrier précis et ambitieux de la part du gouvernement pour soutenir les 100 000 ménages en situation de précarité énergétique à Paris.
Au niveau national, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) confirme que de nombreux territoires se sont également engagés dans la rénovation énergétique. Néanmoins, Sébastien Catté-Wagner, expert en habitat durable à l’Anah, fait écho aux difficultés rencontrées dans le parc ancien, souvent constitué de petites copropriétés complexes à rénover.
Un soutien politique attendu
Alors que la question des rénovations énergétiques reste un enjeu majeur de la transition écologique, le gouvernement est interpellé pour clarifier sa stratégie. Le Premier ministre Michel Barnier a récemment évoqué un calendrier ajusté pour le diagnostic de performance énergétique (DPE), tandis que la ministre du Logement, Valérie Létard, a reconnu les difficultés rencontrées par les copropriétés.
Dans ce contexte, la rénovation des copropriétés du Grand Paris, déjà en forte progression, est amenée à jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique et la réduction de la précarité énergétique. Toutefois, l’avenir de cette dynamique dépendra de l’adaptation des politiques publiques et du soutien financier apporté aux copropriétaires les plus fragiles.