La dépendance européenne aux technologies vertes
Bien que l’Europe et l’Amérique du Nord disposent d’infrastructures industrielles moins vulnérables, elles restent largement tributaires de la Chine pour des composants essentiels, notamment les anodes et cathodes des batteries. Cette dépendance pose la question de la souveraineté énergétique à un moment où l’UE cherche à accélérer sa transition vers les énergies décarbonées.
Selon l’AIE, cette dépendance pourrait s’accentuer si les importations européennes d’équipements pour les énergies vertes continuent de croître. En maintenant les politiques actuelles, ces importations pourraient atteindre 140 milliards de dollars d’ici 2035, contre 40 milliards aujourd’hui. Toutefois, un scénario d’investissement renforcé pourrait limiter ce montant à 80 milliards de dollars, réduisant ainsi la vulnérabilité de l’UE face aux fluctuations des chaînes d’approvisionnement.
Un rééquilibrage géopolitique en cours
Cette reconfiguration industrielle offre à l’Europe l’opportunité de réduire sa dépendance directe aux énergies fossiles, comme le gaz naturel liquéfié (GNL) et le charbon. La dépendance envers les équipements de production d’énergie verte présente des enjeux géopolitiques différents de ceux associés à l’importation directe de combustibles fossiles. Comme l’illustre l’AIE, un porte-conteneurs rempli de modules photovoltaïques peut générer autant d’énergie que cinquante méthaniers de GNL, ou une centaine de cargos de charbon.
Ainsi, l’accélération de la transition énergétique est non seulement une question environnementale mais également stratégique. Pour l’Europe, le défi est d’établir une résilience industrielle dans le secteur des technologies vertes tout en limitant les coûts liés aux importations d’équipements essentiels.