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Vers un triplement des capacités mondiales en énergies renouvelables d’ici 2030 : la Chine en tête
L’essor des énergies renouvelables (ENR) continue de surprendre. Après une année 2023 marquée par des avancées sans précédent, la tendance s’accélère encore en 2024. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la croissance des ENR a atteint 20 % en un an. Si cette dynamique se maintient, le monde pourrait voir s’installer 5 500 GW de nouvelles capacités d’ici 2030, un bond impressionnant par rapport aux années précédentes.

Une course mondiale tirée par l’économie
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce boom des énergies renouvelables ne repose pas uniquement sur des politiques climatiques. Le facteur économique joue un rôle clé, notamment pour le solaire, qui s’impose comme l’option la plus abordable pour la production d’énergie dans de nombreux pays. Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, se réjouit de voir les objectifs nationaux fixés pour 2030 déjà sur le point d’être dépassés de 25 %. Si la barre fixée lors de la COP28, à savoir un triplement des capacités installées d’ENR, ne sera pas tout à fait atteinte, une multiplication par 2,7 semble néanmoins à portée de main.
La Chine en tête de la révolution verte
Avec 60 % des nouvelles capacités mondiales d’ici 2030, la Chine reste le leader incontestable de cette transition énergétique. Le pays pourrait représenter à lui seul la moitié des capacités mondiales d’ENR avec une prévision de 3 200 GW installés. Ce leadership découle de stratégies nationales bien rodées et d’un positionnement industriel fort, notamment dans la fabrication de modules solaires.
Les autres grandes économies ne sont pas en reste. L’Union européenne et les États-Unis devraient également doubler leurs capacités d’ici 2030, tandis que l’Inde enregistre la croissance la plus rapide du secteur. Cependant, certaines régions comme l’Afrique et l’Asie du Sud-Est peinent à exploiter pleinement leur potentiel en raison de coûts de financement élevés.
Le solaire et l’éolien : moteurs de la transition
Le solaire est de loin le principal catalyseur de cette croissance. Il représentera 80 % des nouvelles installations d’ici à la fin de la décennie, tandis que l’éolien, après un ralentissement, devrait doubler son rythme de croissance par rapport à la période 2017-2023. Ces deux sources d’énergie se sont imposées comme les solutions les plus économiques pour accroître la production d’électricité dans presque tous les pays, souligne l’AIE.
Des défis persistants pour les pays développés
L’accélération de la transition vers les ENR n’est pas sans difficultés. L’AIE met en lumière trois grands défis que devront relever les pays développés : la lenteur des procédures d’octroi de permis, l’inadaptation des réseaux électriques et le manque de flexibilité des systèmes. Ces obstacles freinent l’intégration des ENR et augmentent les taux d’écrêtement, qui atteignent jusqu’à 10 % dans certains pays.
Autre source d’inquiétude, les carburants renouvelables et la chaleur verte sont encore loin de la dynamique observée pour l’électricité. Les biocarburants, le biogaz et l’hydrogène, essentiels pour décarboner les secteurs difficiles à électrifier, peinent à s’imposer face à la compétitivité des énergies fossiles.
La bataille de la production : local ou moins cher ?
Un des enjeux majeurs pour l’avenir des énergies renouvelables réside dans l’amont de la filière. La production de panneaux solaires, largement dominée par la Chine, dépasse désormais de loin la demande mondiale. Les prix des modules solaires ont chuté de 60 % entre 2022 et 2024, ce qui, paradoxalement, fragilise le secteur en provoquant des pertes financières chez de nombreux fabricants. L’AIE souligne que cette surcapacité met en péril la viabilité de certains projets, en particulier dans les secteurs du silicium et des wafers.
Face à cela, des pays comme les États-Unis et l’Inde cherchent à tripler leurs capacités de production locale, mais avec des coûts bien plus élevés. Cette tendance pousse de plus en plus de marchés à introduire des critères non financiers dans leurs appels d’offres pour favoriser la production locale. Cependant, cela engendre des surcoûts significatifs. L’AIE estime que les coûts additionnels liés à ces critères en Europe pourraient atteindre 3 milliards d’euros d’ici 2030.
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